L’achat d’un bien
immobilier en couple est une opération qui doit être mûrement réfléchie. Les
règles changent en fonction du statut du couple : concubinage, pacs ou mariage.
Afin de réussir cet investissement en duo, certaines précautions s’imposent pour
préserver les intérêts des deux parties.
Globalement, en cas d’achat
en couple, deux principes différents existent :
- L’indivision : les membres du couple deviennent
propriétaires du bien en proportion de la somme investie (30/70, 60/40…), les
deux noms figurent sur l’acte notarié.
- La communauté de biens réduite aux acquêts :
les deux membres du couple détiennent la moitié du bien, quel que soit l’argent
qu’ils ont consacré au projet au départ.
Réaliser un achat immobilier en couple représente le
projet d’une vie. Afin d’éviter les écueils, mieux vaut connaître les règles
qui prévalent en la matière. Pour limiter les mauvaises surprises, il est
essentiel de choisir la formule la plus adaptée au statut du couple, à ses
objectifs et aux ressources financières de chacun. Union libre, PACS,
mariage : trois régimes, trois fonctionnements différents.
Les deux partenaires du
PACS deviennent propriétaires du bien immobilier à part égale, même si l’un des
deux le finance de manière plus importante. En revanche, il est possible de
préciser la part de financement apportée par chacun en choisissant
l’indivision. Ainsi, en cas de revente, chaque membre du couple pourra
récupérer la part investie au départ.
Vivre en union libre
signifie que la relation de couple n’a aucune traduction juridique.
Concrètement, sur le papier, rien ne prouve que les deux personnes
entretiennent un lien spécifique.
En cas d’achat immobilier,
l’indivision reste la seule option possible. Chaque personne du couple détient
donc le bien acquis à hauteur de l’argent investi. A noter que chacun est libre
de vendre la part du bien lui appartenant, obligeant l’autre à racheter ses
parts pour rester propriétaire. Seul moyen de se prémunir de ce scénario :
signer une convention d’indivision empêchant l’autre de décider de vendre sans
concertation.
Par défaut, le régime de la
communauté de biens réduite aux acquêts s’applique. Cela signifie que les deux
époux ont les mêmes droits sur le bien immobilier acquis. Si l’un des deux
partenaires a financé le bien dans son intégralité ou à plus de 50%, le
logement lui appartient. En revanche, il peut faire figurer son conjoint sur le
testament.
Pour les couples en union
libre achetant un bien immobilier, il est préférable de signer un document
annexe, précisant les sommes investies par les deux parties au moment de
l’achat.
Pour protéger son conjoint
en cas de décès, les notaires conseillent également de rédiger un testament
dans les règles et d’y faire figurer son concubin, afin qu’il puisse bénéficier
de l’usufruit du logement.
En revanche, en l’absence de
lien contractuel (PACS ou mariage), le conjoint est considéré comme un tiers et
doit donc s’acquitter de 60% de frais de succession sur la valeur du bien
transmis.
Si les deux propriétaires
du bien sont pacsés, rédiger un testament permet d’exonérer le survivant de
frais de succession en cas de décès.
Le régime du mariage reste
le plus protecteur en cas de décès. Si l’un des deux membres du couple
disparaît, l’autre acquiert automatiquement l’usufruit du bien acheté en
couple. Il peut donc continuer à l’occuper comme il le souhaite. Si le couple a
des enfants, en cas de vente du bien, une partie leur revient. La part de
celle-ci varie en fonction du nombre d’enfants.
Point de vigilance dans le cas d’un couple pacsé : si une construction est bâtie sur le terrain du concubin, celle-ci appartient au propriétaire du terrain, même si l’autre a financé une partie du projet. Si l’un des deux membres du couple paye des travaux dans le logement du concubin, mais ne figure pas sur l’acte de vente, il ne pourra jamais récupérer l’argent investi.